Introduction
Lors de la reprise de l’entraînement au début de la saison dans la période de préparation, l’évaluation physique d’un(e) arbitre de football, basket-ball, rugby et handball me permet en tant que préparateur physique de pouvoir récolter aux travers de tests physiques, des informations précises en terme de courses, de musculation et de prévention de blessures. Compte tenu de certains paramètres, ces données vont me permettre de déterminer pour chaque arbitre ou assistant(e) une « carte d’identité » sur les points faibles et sur les points forts, sur lequel je vais m’appuyer et travailler tout au long de la saison.
En début de saison, beaucoup d’arbitres et d’assistant(e)s masculins et féminins de tous niveaux et de toutes disciplines parlent de préparation physique pour se préparer pour le début de saison en allant chercher des programmes sur internet, sur des applications ou des programmes « clé en main » leurs sont envoyés avec des « footings », du « fractionné » et du « renforcement musculaire » sans avoir passé de tests. Une bonne préparation passe obligatoirement par des tests physiques qui vont donner des orientations de travail pour les contenus de séances tout au long de la saison. Une préparation physique ne s’improvise pas, ne se fait pas au hasard ou à l’à-peu-près, cela demande des compétences professionnelles. Je pose une question : « Combien d’arbitres et d’assistant(e)s de tous niveaux et de toutes disciplines vont passer en ce début de saison 2025-2026 des tests physiques comme ci-dessous, qui vont donner des orientations de travail en terme de courses, de musculation ou de prévention de blessures ? » La réponse aucun sauf ceux qui sont suivis par un préparateur physique et en ce qui me concerne je travaille en collaboration avec l’ancien médecin, le cardiologue et un des kinés des Girondins de Bordeaux.
Je ne parle pas des tests physiques (le taisa pour les arbitres de football ou pour les arbitres de rugby ou le shuttle run pour les arbitres de handball) de début de saison que les instances dirigeantes de l’arbitrage font passer pour valider la condition physique des arbitres mais de tests physiques qui vont détecter les points forts ou faibles afin d’orienter le contenu des séances d’entraînement tout au long de la saison. Il ne s’agit pas d’effectuer « des tests pour des tests » comme je l’entends, je le vois et d’obtenir ainsi des valeurs qui en soient ne serviraient pas à grand chose à l’entraînement.
A ma connaissance il n’y a pas d’arbitres masculins et féminins de football, de rugby de basket-ball et de handball même au haut niveau qui passent une batterie de tests physiques et physiologiques comme ci-dessous. J’ai constaté encore cette année à la reprise de l’entraînement des clubs de ligue 1 que les joueurs passent ces tests mais par contre les arbitres de ligue 1 eux ont passé uniquement le test SDS, la vitesse sur 30 mètres et les assistants la vitesse et les tests coda et ariet. Le test d’effort et le test biodex ont été passé mois d’avril Je fais le même constat aussi aux travers de vidéos, chez les arbitres de rugby, handball, basket-ball qui ne passent pas ces tests par contre les joueurs et les joueuses de haut niveau passent ces tests.
Je vous présente ci-dessous les différents tests physiques à effectuer avec un préparateur physique pour le test 45/15 ou le test d’explosivité avec le tapis de Bosco, avec un cardiologue pour le test d’effort et avec un kinésithérapeute pour le Biodex, le Y test et le test du single saut.
Le test sur le tapis de Bosco
Il arrive lors d’une observation de reprocher à un(e) arbitre ou à un(e) assistant(e) sur le plan athlétique de manquer d’explosivité. A partir de ce constat, il faut mettre en place tout un processus d’évaluation et cela passe par le test du tapis de Bosco (cf vidéo) ou celui de l’optojump.
Le test du tapis de Bosco est un outil d’évaluation qui permet de relever les différents paramètres d’entraînement comme :
– La mesure de la force explosive de la musculature au moyen des tests temps de vol temps de contact.
– La mesure de la force élastique au moyen des tests temps de vol temps de contact.
Le test 45/15 de G.GACON
Parmi tous les tests qui existent pour évaluer les capacités aérobie, en partant du constat que l’activité d’un arbitre de football, handball, basket-ball ou rugby est à dominante intermittente, il me paraît plus judicieux de proposer un test intermittent car il est le reflet des exigences physiques par rapport à un test continu. Par contre pour des marathoniens le test vameval me semble plus approprié. En tant que préparateur physique je fais passer ce test depuis de nombreuses années et j’y vois en terme de résultats et de mise en place que des avantages.
Le test d’effort
Pour connaître les seuils aérobie et anaérobie il faut passer un test d’effort sur tapis qui permettra de déterminer ces seuils mais aussi de voir l’évolution des courbes d’oxygène et de gaz carbonique. Ces 2 seuils sont 2 repères qui permettent d’encadrer les séances d’entraînement. Le seuil aérobie et le seuil ou l’organisme utilise de l’oxygène comme principal carburant. L’acide lactique est tamponné par un système de régulation au niveau musculaire. Le seuil anaérobie est le seuil ou l’organisme est dépassé dans ses mécanismes de compensation et d’essoufflement marqué par une accumulation d’acide lactique. Ces 2 seuils sont très variables d’un arbitre à l’autre d’où l’intérêt de le déterminer de façon précise par un test d’effort.
Le test Biodex
Le biodex est un appareil de mesure adapté à l’évaluation de la puissance musculaire des membres inférieurs et supérieurs. Le biodex permet une analyse comparative agoniste/antagoniste.
La fiabilité des mesures sur « biodex » en fait un outil d’expertise médicale. Il permet de quantifier les déficits et les déséquilibres musculaires et ainsi orienter la rééducation ou la reprise de l’entraînement.
Le Y test
Ce test est effectué par un kinésithérapeute dans les clubs de Ligue 1 et étrangers lors de la reprise de l’entraînement d’avant saison. Ce test permet d’évaluer l’équilibre postural dynamique et de prédire d’éventuelles blessures des membres inférieurs.
Le test le sigle saut
Ce test est effectué par un kinésithérapeute dans les clubs de Ligue 1 et étrangers lors de la reprise de l’entraînement d’avant saison. Ce test permet après deux sauts de déterminer la réaction du genou dans un objectif préventif pour éviter d’éventuelles blessures.
Conclusion
Si l’arbitre ou l’assistant(e) veut bien se préparer physiquement en début de saison, les tests physiques sont indispensables que l’on évoque le haut niveau ou le monde amateur. Malheureusement je fais le constat depuis de nombreuses années comme dans beaucoup de domaines de la préparation physique, les arbitres masculins et féminins de tous niveaux et de toutes disciplines sont très en retard en matière de tests physiques et physiologiques contrairement aux joueurs et joueuses. En effet les tests constituent une base de travail inévitable pour réaliser un travail rigoureux, cohérent, ciblé, maîtrisé et individualisé. Par ailleurs ils constituent sur le court, moyen et long terme un outil de contrôle, de suivi de l’entraînement athlétique. Enfin dans une optique de réathlétisation les tests font office de validation de l’entraînement et de la reprise à la compétition pour l’arbitre ou l’assistant(e). Faire passer des tests physiques demandent des compétences professionnelles, il ne suffit pas d’être arbitre, assistant(e), ancien arbitre, coach sportif ou de s’intéresser à la préparation physique. On ne s’improvise pas préparateur physique ou kinésithérapeute !
Eric Boitard
DESS Préparation Physique
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