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Introduction
En ce mois de décembre, nous allons aborder la gestion de la trêve hivernale. La problématique qui se pose est de savoir comment gérer cette trêve et comment reprendre l’entraînement après la période des fêtes.
La trêve hivernale est une période délicate à gérer mais tellement nécessaire pour recharger les batteries et surtout pour profiter des fêtes de fin d’année. Après 4 à 5 mois de compétition il est à mon avis en tant que préparateur physique important de faire le point à mi-saison avec son kiné. Je pose une question : « Combien d’arbitres et d’assistants de tous niveaux et de toutes disciplines à cette période vont faire le point avec leur kiné sur le plan ostéo-articulaire, musculaire et tendineux, pour anticiper d’éventuelles blessures lors de la reprise ? » La réponse aucun !
En tant que préparateur physique, je m’interroge sur le nombre d’arbitres de football, rugby, basket-ball et handball qui vont planifier leur trêve hivernale avant leur dernier match de l’année civile et combien d’arbitres et d’assistants vont passer un test début janvier pour connaître leur VMA pour la seconde partie du championnat. La réponse aucun sauf ceux qui sont suivis par un préparateur physique.
Comment reprendre l’entraînement ?
J’entends des arbitres et des assistants se soucier de leur reprise pour la seconde partie de la saison après avoir passé les fêtes de fin d’année. Cette démarche va à l’encontre d’une bonne préparation qui doit s’anticiper et se planifier avant la dernière journée de l’année civile. Je pose une question : « Combien d’arbitres et d’assistants vont se poser les questions ci-dessous pour planifier leur trêve hivernale ? » La réponse aucun sauf ceux qui sont suivis par un préparateur physique.
– Quelle est la date de mon dernier match de l’année civile ?
– Quelle est la date de mon premier match de l’année civile ? (se référer à la journée de reprise ou de coupe)
– Quelle est ma fonction ou discipline ? (arbitre de football, de rugby, de handball, de basket-ball, arbitre assistant, arbitre de futsal)
– Combien je m’accorde de jours de repos ?
– Combien de séances vais-je faire lors de ma reprise ?
– Quel est mon état physique ?
– Sur quel cycle j’ai terminé l’année ?
En fonction des réponses apportées par l’arbitre ou l’assistant, le préparateur physique planifiera les 4 semaines du mois de janvier. Au vu de la charge externe qui sera soumise à l’arbitre ou à l’assistant durant sa préparation, le suivi et la communication entre l’arbitre ou l’assistant et le préparateur physique sera très importante pour augmenter ou alléger les séances. Les programmes devront se faire par semaine et non mensuellement. Aller chercher des programmes « clé en main » sur internet ou sur des applications comme le font des arbitres et des assistants mais aussi des programmes qui leurs sont envoyés, n’a aucun sens car les programmes ne sont pas adaptés aux réponses que l’arbitre ou l’assistant doit se poser et donc source de blessures car il n’y a pas de suivi. L’arbitre ou l’assistant est livré à lui même sans aucune compétence professionnelle en matière de préparation physique. L’objectif des séances hebdomadaire est d’individualiser les programmes en fonction de plusieurs paramètres (voir article l’entraînement physique c’est quoi ?)
A l’inverse de la préparation d’avant saison pendant la trêve estivale ou il n’y a que des matchs amicaux, lors de la préparation après la trêve hivernale, le préparateur physique dans sa planification, dans le contenu des séances devra tenir compte des matchs de compétitions.
Après 10 à 15 jours d’arrêt total, l’arbitre ou l’assistant pourra reprendre par un cycle aérobie. Mais celui-ci dépendra des réponses que l’arbitre ou l’assistant communiquera à son préparateur physique. Plus l’arbitre ou l’assistant prendra un repos supérieur à 15 jours, plus le travail foncier sera long. Comme les conditions climatiques ne sont pas toujours favorable et pour varier le travail aérobie, l’arbitre ou l’assistant pourra soit pratiquer du VTT, soit de la natation soit du vélo d’appartement.
Après un cycle aérobie pour bien préparer l’organisme à l’effort qui va suivre, on passera, pour des arbitres de football, de rugby par un travail de course continue, puis à un travail intermittent 15/15. Avant de commencer le travail intermittent, il est conseillé de faire un test 45/15 pour connaître sa VMA et non de repartir sur les bases de sa VMA du début de saison. Pour les assistants, les arbitres de futsal ou pour des arbitres de handball ou basket-ball, on passera des courses continues à un travail intermittent 10/20 ou 5/25 spécifique. Lors des séances, le préparateur physique pourra inclure un travail de gainage/abdos, de musculation, de renforcement musculaire préventif, de la coordination, de la proprioception, de la fréquence et de la pliométrie basse et/ou haute (voire article la pliométrie c’est quoi ?).
Il faut savoir à 2 séances par semaine on s’entretient même avec des séances de qualités, à 3 séances on s’entraîne si on respecte les filières énergétiques, les règles physiologiques, les principes de l’entraînement et le phénomène de surcompensation (voir l’article l’entraînement physique c’est quoi ?). Il ne suffit pas d’aller courir 3 à 4 fois par semaine comme je l’entends, d’aller faire un 10 kilomètres, du cross-fit, du « cardio » ou de former des groupes d’arbitres pour courir ensemble et être dans l’entraînement car les points ci-dessus ne seront pas respectés. L’arbitre ou l’assistant sera dans l’entretien physique et non dans l’entraînement.
Après un relâchement physique pendant la trêve, lors de la reprise, le travail préventif sera très important et doit être le fil rouge de toute une saison. Cette prévention doit se faire conjointement avec le kiné de l’arbitre ou de l’assistant.
Si un arbitre ou un assistant suite a une blessure ou maladie a repris un travail aérobie 15 jours à 1 mois avant la trêve, il ne pourra pas se permettre de faire une coupure lors de celle-ci car il ou elle perdrait le bénéfice acquis lors de cette période. En collaboration avec son préparateur physique l’arbitre ou l’assistant continuera sa progression avec une planification bien établie et des programmes hebdomadaire pour être prêt lors de la reprise de sa compétition.
Conclusion :
Savoir gérer une trêve hivernale dans sa planification mais aussi sur un plan physique, dans le contenu, dans les charges externes et internes des séances d’entraînement, demande des compétences professionnelles en préparation physique pour en connaître les répercussions physiologiques sur l’arbitre ou l’assistant. Il ne suffit pas d’être coach sportif, arbitre, assistant, ancien arbitre ou avoir une licence STAPS pour faire des programmes d’entraînement ou encadrer un groupe d’arbitres. On se s’improvise pas préparateur physique !
Eric BOITARD
DESS Préparation Physique

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